Le festive 500 !
C’est l’un des moments que j’apprécie le plus durant l’hiver.
Le festive 500 est un Challenge Strava proposé par Rapha, qui consiste à parcourir 500km entre Noël et le réveillon du jour de l’an.
Alors voilà, cette année, je me suis un peu plus organisé encore que l’an passé. Plutôt que de le faire à moitié dans mon coin, j’ai décidé de créer un groupe Facebook pour les Parisiens qui veulent rouler ensemble ou se joindre à moi.
Créer mes maps et un groupe sur Strava !
Premier jour du festive 500
C’est parti pour le premier ride du festive 500!
Nous sommes cinq courageux à s’être retrouvés place du palais royal pour aller voir le château de Thoiry. Et il faut croire que mon dispositif a fonctionné car ce sont que des nouvelles têtes avec qui je vais rouler:Gabriel, Anthony, Amaury, Benoît. Les premiers kilomètres se passent bien, une petite crevaison et on repart de plus belle; la cadence est bonne.
Pensant faire une petite pause café, c’est avec surprise que nous trouvons les bistrots de la ville fermés… C’est alors que nous repartons donc pour finir ces 120km de la journée en faisant un détour par Neauphle, à la tombée de la nuit, pour récupérer Sylvain. Il nous rejoint et roule à l’abri dans notre petit groupe.
Deuxième jour
Un jour « sans » dirons-nous.
Sans coéquipiers, sans map, une crevaison lente. Une journée à faire le hamster à Longchamp: je réussi à former un peloton de quatre rouleurs pour quelques tours jusqu’à la tombée de la nuit avant de les remercier et de les quitter.
Un total de 60 km environ de lutte contre le vent avec de grosses rafales de 80km/h. Il n’était pas question de se cramer ce jour là car le lendemain c’était une sortie en Vallée de Chevreuse avec les copains pour 130km.
Troisième jour
– Tout ça pour un t-shirt ?
– Non, c’est pour un écusson.
– Ah ouais !
(entendu dans le peloton)
Nous partons de Longchamp direction la Vallée de Chevreuse, nous sommes neufs rouleurs au départ pour affronter les températures négatives. Nous sommes alors rejoints par surprise par nos amis Dada, Romain et Alex qui rouleront avec nous un petit moment, jusqu’à Dampierre pour la pause café.
Le rythme est soutenu, le peloton s’étire puis craque, nous marquons l’arrêt pour une pause crevaison qui sera réparée 30 minutes plus tard.
Nous sommes tremblotants, mais retrouvons une cadence normale après plusieurs minutes de moulinette. De retour sur Paris, j’entame avec Benoît 6 tours autour de l’hippodrome de Longchamp pour compléter les 130km de ce dernier Gran fondo de l’année 2014.
Quatrième jour
Rendez-vous donné la veille, au palais royal à 9h.
– Personne –
Je fais l’effort d’attendre un peu jusqu’à 9h10 dans ce froid glacial, j’envoie des messages : pas de réponse.
J’en conclu qu’il s’agira d’un ride solo. Pas grave, j’aime aussi rouler seul!
Je quitte alors Paris, quand en approchant de Choisy pour rouler la classique, le Red carpet, je vois des plaques de verglas de plusieurs centimètres d’épaisseur sur le côté de la route. Je remercie encore la municipalité d’avoir salé les routes car ça aurait pu être vraiment dangereux. Je finis mon tour des bords de Marne dans la plus grande solitude. Et comme je suis un nostalgique je refais une photo au même endroit que l’an passé à la même période.
Cinquième et dernier jour
Départ 10h de gare de l’Est avec, cette fois des têtes connues. Sébastien (souvenez-vous le lièvre de l’an passé c’était lui) Amaury et deux rouleuses du Paris Women Cycling Club, Ruth et Maud!
Voilà nous partons pour Château Thierry en longeant le canal de l’Ourcq.Nous réussissons prudemment à éviter les plaques de verglas quand… chute! La première partie du canal est complètement givrée ! Nous roulons au pas puis pied à terre pour mieux remonter sur nos vélos.
Nous sommes ensuite réchauffés par le soleil qui fait fondre les plaques de verglas, mais nous redoublons de vigilance malgré tout. Arrivé à la fin du canal, Sébastien nous quitte et nous continuons notre route, traversant de petits villages ou le temps semble s’être arrêté depuis des décennies. La campagne est magnifique, il n’y a pas un nuage dans le ciel. Quelques kilomètres plus tard nous arrivons à Meaux pour y faire une pause café et admirer la cathédrale qui se dresse devant nous.
Après quelques soucis mécaniques bénins, nous repartons en direction des routes touristiques du Champagne et traversons la campagne qui nous offre une vue magnifique sur la vallée. Nous arrivons vers 16h à Château Thierry, le temps de trouver un endroit pour cette fois-ci manger un bout et trinquer avec une coupe de champagne à la fin de ce festive 500. Nous nous félicitons mutuellement pour ce ride qui restera gravé dans nos mémoires et nous nous séparons. Mes coéquipiers de la journée repartent en train pour Paris tandis que je continue direction de Beuvarde à l’aveugle, le GPS dans les oreilles.
Mais ça aurait été trop simple, trop facile. Mon téléphone m’indique 20% de batterie, les voyants « batterie faible » de mes Knog s’allument alors que je m’engouffre dans la sombre campagne avec comme plus grande crainte : ne plus avoir de batterie téléphone et lumière pour ces 20 kilomètres restants et me retrouver nez à nez avec un sanglier ou une bête surgissant des bois que je traverse.
Pendant que la lune éclaire mes coups de pédales, les clignotements de mes lampes me donnent la sensation d’entre en crise d’épilepsie, je lève la tête et je vois la Lune ronde resplendissante.
« À 3 kilomètres votre destination se trouvera sur la droite »
M’annonce la voix mécanique du GPS qui m’aura bien sauvé la mise malgré le passage de cette côte de catégorie 4 en aveugle. Finalement, me voilà arrivé à quelques kilomètres du lieu où je vais réveillonner.
Plus besoin de craindre qu’un animal ne me croise et qu’il se heurte à moi, il ne me reste plus qu’à prendre une bonne douche, me remettre de ces émotions au coin du feu, et attendre le réveillon le lendemain soir.