Le départ est donné au petit matin, le soleil brûle les nuages au dessus de nos têtes, Sault dort encore alors que nous crapahutons avec nos chaussures à semelles carbone, faisant le bruit de danseurs de claquettes maladroitement coordonnés. Mimi, Karin, Beth, Fleur, Jonas et moi avons été choisi pour un film, ayant comme thématique « the longest day ».

Nous dévalons les premières pentes du Vaucluse tandis que les paysages s’offrent à nous dans les gorges de la Nesque.
Nous avons le sourire aux lèvres devant autant de beauté. Le soleil caresse les pentes ornées de conifères alors que l’on s’arrête pour une crevaison. Ça tombe bien, on peut admirer le paysage qui s’offre à nous. Avec un peu de mal on parvient à réparer; nos vélos filent à vive allure jusqu’à la pause café. L’arrière cour du bistrot comporte un terrain de pétanque. J’en profite alors pour faire découvrir ce sport régional à mes compagnons de route étrangers qui ne connaissent pas. C’est après deux cafés et une belle partie de rire, que l’on repart. C’est une longue journée qui nous attends sous le signe de la bonne humeur.

En arrivant sur Bédoin, la pluie vient nous fouetter visage et jambes. Pour le moment tout va bien, finalement nous ne passerons pas par la route classique, on grimpe alors du côté Malaucènes. Premier col de plus de 400 mètres, le col de la madeleine, pas de grosse descente à pic, mais je trouve les freins pas suffisamment puissants. C’est pas grave, on verra ça plus tard. Les pourcentages de montée augmentent, on passe de 5% à 9% puis le Garmin m’indique 14% quelques fois. Je me surprends en train de grimper assez facilement, à mon rythme, tranquille. On reste groupés, puis ça éclate un peu, on attend les copains, et on repart. Ça chante dans le peloton, ça rigole malgré la difficulté, c’est du bonheur concentré.
Avec Fleur nous nous amusons à imiter les pros tel que Froome regardant sa potence, Cavendish, Pantani et autres Contador. Nous passons vraiment un ride exceptionnel. J’admire le paysage sur ma droite tout en continuant à pédaler, la forêt est belle et les nuages commencent à caresser la pointe des arbres. On s’arrête un court instant, contemplatifs devant la beauté de la vue. Le sommet n’est plus très loin alors nous nous arrêtons pour manger un morceau avec l’équipe, il est déjà 13h passé, nous en profitons pour faire sécher un peu nos affaires trempées par l’averse que nous avons essuyé.

On repart, la température d’altitude se fait sentir, on est obligé de faire quelques aller retour pour se remettre dans le bain, car ça attaque tout de suite en pourcentage. Les cuisses brûlent un peu plus à chaque kilomètre parcouru.
Au détour d’un virage se dresse le sommet du Géant de Provence. Nous oublions toutes les douleurs devant ce spectacle incroyable face à nous.
C’est lunaire, désert, tout est blanc, il y a un bloc de neige sur le côté de la route dans ce paysage incongru, comme s’il avait oublié de fondre. Nos yeux sont écarquillés pour ne rien manquer du spectacle. Plus que quelques mètres et nous serons en haut. Les muscles tirent de nouveau, un mur devant nous se dresse après un ultime virage et ça y est, l’ascension se termine pour laisser place à une vue surplombant tout le pays.
Wahoo j’ai grimpé le Mont Ventoux
Après chaque ascension il y a une descente. Nous enfilons nos affaires, de façon à ne pas avoir froid dans la descente car les différences de températures sont assez fortes. On descend à toute vitesse ces routes où sont passés nos héros. Pas le temps de s’arrêter sur la stèle du malheureux Simpson, nos yeux sont rivés sur les lignes pointillés de la route, et les bonnes trajectoires à prendre en évitant les voitures qui viennent de face. Les noms des coureurs inscrits sur le sol font comme un stroboscope, on y devine des Virenque, Merckx, Vichot, Hinault, et tellement d’autres encore. Les virages sont secs et notre vitesse élevée, je ne me sens plus totalement à l’aise sur le vélo, les freins ne répondent pas aussi bien que je le pensais alors je vais y aller plus sagement dans les suivants, je ne suis pas là pour finir à l’hôpital, mais pour profiter de ce moment. Le dénivelé se fait plus doux nous avons terminé cette descente par Bédoin à tombeaux ouverts. De retour dans les gorges de la Nesque, pour rentrer à l’hôtel avec nos camarades de route, la fatigue se fait ressentir, mais on continue de parler et de chanter jusqu’à l’hôtel.
the longest day : the musical
Merci infiniment à toutes les personnes présentes, Franziska, Martha, Ricky, Mark, José et naturellement mes teammates qui sont des personnes vraiment incroyables, qui me manquent déjà. Mon esprit est resté dans les gorges de la Nesque, un peu comme un rêve éveillé.

Playlist de la journée :
Voici la vidéo !
Et l’article sur the Rapha longest day
English
Departure is given early in the morning, sun is burning the clouds over our heads. Sault is still asleep while we crawl with our carbon soles, making uncoordinated tap dancing noises. Mimi, Karin, Fleur, Jonas and I have been chosen for a movie which theme is « The longest day ».
We slide down our first slopes in Vaucluse and enjoy the landscapes of the gorges de la Nesque.
We can’t hold our smiles seeing such beauty. The sun is fondling the hills adorned with evergreens while we have to stop for a flat tire. Time for us to contemplate the landscape. Once we managed to fix our tire problem, our bikes flee at high speed toward the coffee break. There is a petanque field at the back of the bistro. I take this opportunity to introduce my foreign fellow travelers to this local sport. After two coffees and a good laugh, it’s time for us to hit the road again because a long day under the sign of cheerfulness is awaiting us.
Approaching Bédoin, the rain is whipping our faces and legs but for now everything’s fine. We decide not to use the classical route and climb on Malaucènes’ side instead. We go through the Col de la Madeleine, our first mountain pass which altitude is 400m. It’s not a steep descent and I find my brakes not powerful enough, but it doesn’t matter for now. The rising percentage increases from 5% to 9%, and my Garmin shows 14% times to times. I’m surprised to climb quite easily, at my pace, peacefully. We stay grouped together even when a tire blows up. Peloton is singing, difficulty doesn’t prevent us laughing, it’s pure pleasure!
With Fleur, we’re having fun imitating pros like Froome checking his steam, Cavendish, Pantani and also Contador. We are really making an exceptional ride. I’m admiring the horizon on my right while I pedal. The forest is beautiful and the clouds are scraping the tips of the trees. We stop for a short moment, contemplative in front of such a beautiful view. The summit is not so far away so we’ll have a quick lunch. It’s already past 1PM and we use this time to dry our clothing who got wet during the pourdown we just went through.
It’s already time to go again, we can feel the temperature decreased because of altitude. We have to do a quick warm up because the ride will start again at a high percentage. Thighs are burning a little more each kilometer we go. Finally, after a bend, we can see the Géant de Provence standing right in front of us. This incredible sight makes us forget our pain.
The place is deserted, everything is white, we feel like we’re on the moon. There’s a block of snow on the side of the road, as if it forgot to melt. Our eyes are wide open so we can’t miss a detail of this spectacular place. Just a few meters left and we’ll be on top. Muscles hurt again, especially because of the last « wall » we have to climb after the last turn and that’s it, the climb is over and lets place to the majestic view overlooking the country.
After every climb, there is the descent. We put on our clothes so we don’t get cold on our way down because temperature variations are pretty strong. We go down the road at high speed and can’t help but think about all our heros who where there, on these very same roads. We don’t have time to stop by at the stele of Simpson, our eyes are focused on the dotted line of the road and the trajectory we must take in order to avoid cars arriving in front of us. The names of famous riders written on the road act like a stroboscope. We can barely guess Virenque, Merckx, Vichot, Hinault and so many more. Curves are tight and our speed is high, I don’t feel comfortable anymore on my bike, my brakes are not responding as good as I thought they would so I decide to ride more wisely. I’m not here for a trip to the hospital but to enjoy this moment.
The difference in level is lower and we end this descent going through Bédoin at high speed. Back in the gorges de la Nesque, we still have to reach our hotel together. We start feeling fatigue but keep on singing and talking until we arrive at our hotel.
A big shout out to every person who made that day memorable, Franziska, Martha, Ricky, Mark, José and naturally my teammates who are incredible people I miss already. My mind stayed in the gorges de la Nesque, a little bit like an awaken dream.
Playlist of the day.
Here is the movie trailer. can’t wait to see the end result.
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