Paris Roubaix Challenge 2019

Je profite d’être en vacances pour récupérer un peu mes articles laissés à l’état de brouillon cette année, pardonnez-moi pour le manque de temps

Une année de plus à fouler ces pavés mythiques et ce sera en présence de mon pote Maxime Champoux. J’ai hâte de retrouver ces pavés gorgés d’histoire, et partager mon expérience avec Max et surtout qu’il découvre « l’Enfer du Nord ». Ce sera ma quatrième édition, à croire que j’aime ça. Pour cette édition nous avons sacrément de la chance, Mohawk’s le distributeur Français de la marque OPEN nous prête deux vélos pour rouler sur les terres du Nord.

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Pour ma part j’ai fait un montage avec ma selle Brooks C-13 carved, une bonne guido doublée Arundel Synth Gecko, des portes bidons Arundel Mandible (car il n’y a pas mieux pour garder ses bidons tout en étant secoué dans tous les sens), des pneus René Herse Stampede Pass en 32mm (merci Patrick), le reste tout était sur le vélo. Roues Knight sur moyeux Chris Kings céramique, pédalier Praxis, Sram Force x1, cadre OPEN UPPER.

Les réglages faits, on mets les vélos sur la voiture, et on part direction Lille où nous récupérons nos dossards et surtout le ticket pour la navette de demain, grâce à l’aide précieuse de Julia Favero déjà sur place. Arrivés à notre hôtel, nous finissons les derniers préparatifs, quoi prendre avec nous? barres, pompes, cartouches de co2, chambres à air, coupe vent, manchettes? Jersey long? Jambières? (Ce sera coupe vent, jersey long, cuissard court et jambières pour ceux qui se posent la question.)

On éteint la lumière, et les réveils sonnent beaucoup trop tôt, la navette est à 5h. On avale un petit déj’ de champions avant de filer dans Roubaix pour prendre notre navette pour commencer les 172kms du parcours à Busigny et les 29 secteurs qui nous attendent fermement. Les vélos sont récupérés après quelques frayeurs au cul des camions. On dépose nos sacs à dos, il fait super froid, on salue Julia et Justin qui vont faire leur première longue distance sur le Paris Roubaix, prends un café avant de se lancer dans ce flux de cyclistes effrayés avec les poches remplies de chambres à air, de barres céréales, mini-pompes, et autres accessoires qu’ils jugent utiles pour leurs survies.

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© Maxime Champoux

Ça y est on passe la ligne de départ, il fait beau mais il y a du vent et il fait bien frais, comme d’habitude, 10kms, pas plus pour s’échauffer avant le premier secteur pavé de Troisvilles on mets les gaz,  on attaque le premier secteur pavé, pas de chute, rien de perdu, on gère, Max ressort un peu secoué de ce premier contact avec les pavés, et je lui lance, t’inquiètes pas ça, ce n’est que du trois étoiles en rigolant.

Comme à chaque fois, ce premier secteur c’est le supermarché, des bidons, des multitools, des gants, etc… gisent au sol. Pas le temps de faire des emplettes il nous reste de gros morceaux à venir. Nous avons un vent du Nord quasiment tout au long de la journée, il fait peut-être 4°C donc le corps puise en énergies pour se réchauffer pendant qu’on fait les mariolles sur les secteurs pavés. Je dis les mariolles car on a fait ça tout du long avec Max, et franchement, ces vélos sont dingues. Pour avoir fait plusieurs fois ce challenge, je n’ai jamais été aussi bien sur un vélo, les chocs sont absorbés, les pneus en 32mm sont parfait. Bref que du bonheur en Enfer!

Nous luttons donc contre ce vent assez fort de face ou de trois quart pendant tout le parcours, heureusement que les ravitos sont là afin que l’on se restaure car je ne vous le cache pas, on a un peu appuyé et on commençait à avoir un peu faim.

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Désolé Max pour la photo mais j’avais rien de mieux pour illustrer cette pause ravito

Malgré tout on reste bien groupé tous les deux on s’attends après chaque secteur pour repartir de plus belle ensemble à l’assaut de ces pavés qui nous fracassent et secouent les un après les autres. Arrivé au secteur le plus crucial, le plus redouté, La Trouée d’Aremberg ! 5 étoiles effroyables, je dis à Max de foncer du début jusqu’à la fin et d’hurler car là dedans c’est la guerre.

Il faut se faire une place, si tu passes pas tu te retrouves dans le bas coté et tu peux facilement te faire une clavicule.

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Nous nous frayons un chemin parmi les effrayés, j’hurle sur les autres participants pour qu’ils avancent plus vite, quitte à me faire, à mon tour crier dessus, mais cette année je ne veux vraiment pas chuter! (oui, chaque fois je tombe ici en évitant une personne au sol qui ne bouge pas et qui risque de se faire rentrer dedans). Alors je m’accroche et perce la trouée sans encombre, un miracle!

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Direction Pont Gibus, pour ensuite affronter les ultimes secteurs, (il nous en reste 17). J’adore cette partie car je relâche un peu la pression et je sais que la trouée est toujours un véritable enfer.

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Les secteurs suivant s’enchaînent convenablement, mais entre vous et moi, je redoute terriblement celui de Mons-en-Pévèle, il y a 3 ans je suis sorti de celui-ci complètement vidé et crampé, heureusement que nous avions prévu des ravitaillements volants à l’époque, j’ai enfilé un paquet de TUC avant de repartir plus frais que je n’étais arrivé.
Là, ce qui m’inquiète, c’est que je sais qu’on va avoir du vent en pleine tête, ce secteur est tellement long, inégal et terrible. On essaie de sauver l’énergie qui nous reste pour les pires des secteurs à venir car c’est souvent à ces moments que les chutes arrivent, la fatigue, les doigts crispés, les biceps fragiles et la nuque raidie n’aident pas. Il reste Camphin-en-Pévèle, Le Carrefour de l’arbre et nous seront aux portes du paradis quand on s’approchera du vélodrome. On passe Mons-en-Pévèle avec le vent pleine poire, on sort de là comme après avoir été dans une essoreuse, Max est cuit et je suis pareil.

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On s’accroche il ne nous reste plus qu’une quarantaine de bornes pour boucler ces 172 kilomètres. En rigolant on s’avoue content que nos plateaux soient pas plus gros que 44 dents, avec plus gros on aurait pas fait les malins. On tombe sur David un copain qui était un peu en peine après avoir eu quelques soucis avec des crevaisons et autres soucis mécaniques pendant l’épreuve, on prends les relais pour arriver au secteur redouté et le plus fou. Le Carrefour de l’arbre, il est là, devant nous, tandis que certains sont à l’arrêt avant les tapis de chronométrage à se demander surement combien de temps ils vont mettre comparé à Tom Boonen ou encore Sagan. Max et moi savons que c’est le dernier plus difficile des secteurs, alors on y va, et on pense aux frites qu’on va savourer à l’arrivée!

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Une fois le carrefour de l’arbre passé, on continue avec le flux de cyclistes zombies qui, comme nous n’ont qu’une hâte, de finir cette épreuve sur le vélodrome!

Malheureusement, je baisse ma garde sur les 5 derniers mètres du tout dernier secteur pavé, et je tape la roue avant dans un trou. Je pince la chambre à air et je crève, on sort tout le matériel avec Max pour commencer à réparer, David nous redouble en se moquant un peu de nous mais trace direction le vélodrome trop fatigué pour nous aider, je répare pendant que Max parle avec un mec sorti de nulle part qui le connait. Une fois la chambre à air changée, nous repartons pour finir cette aventure main dans la main sur ce vélodrome où les plus folles des victoires classiques ont été célébrées.

Merci mon pote, on s’est régalé ce jour là!

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Passage obligatoire dans les douches du vélodrome, après avoir reçu notre médaille de finaliste, pour se réchauffer après avoir passé près de 6h15 sur le vélo avec une moyenne de 4°C avant de se faire un bon sandwich à la saucisse, chargé en mayonnaise et en frite avant que je reprenne la route pour rentrer à la maison.

Voir le parcours de l’éditionCapture d’écran 2019-12-28 à 00.22.48.png

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Et de quatre!

1 réflexion sur « Paris Roubaix Challenge 2019 »

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