Paris – Roubaix 2022

Cette 5e participation de Paris-Roubaix Challenge restera dans les annales…

Comme pour Paris Nice Challenge, j’ai la chance cette année d’être ambassadeur pour la marque de montres Tissot qui est partenaire de bons nombres de courses organisées par A.S.O. Et Roubaix étant au programme, j’ai alors signé pour participer à ma cinquième participation à la plus mythique des courses.

Il est 20h30 quand nous arrivons à Roubaix avec Angèle, David et Eléonore. Check-in à l’hôtel, et on file au restaurant pour retrouver Xavier et Charly de la partie pour le 170km demain.
On prends des forces avec un Welsh Burger qui restera mémorable pour tous (la sauce Welsh était rehaussée par du piment d’Espelette et pour agrémenter le tout, de la moutarde hyper forte sur le pain à hamburger). Bref on est reparti de là, les papilles en feu.

Retour à l’hôtel pour essayer de dormir un peu, je prépare mes affaires pour demain, la météo à l’air clémente, vent de 3/4 dos il y aura forcément des portions où nous l’aurons de face mais les températures seront chaudes! 17°C vers 11-12h.

La nuit a été très très courte, 2 heures de sommeil à peine à cause du bruit dehors et de l’excitation. Le réveil sonne alors à 3h15 du matin pour me préparer, et aller à la Navette qui rallie Roubaix au départ du 170km Busigny. On se retrouve avec David, Charly et Xavier sur le parking. On charge les vélos dans les remorques des énormes camions et on saute dans le car au chaud.

Il est 7h on arrive à Busigny, après un bref roupillon de 50 minutes je me sens mieux. On récupère les vélos, on drop les sacs à dos pour l’arrivée à Roubaix.

Un dernier coup de pompe avant le départ ou nous avons déjà la pression car le speaker appelle les derniers participants à prendre le départ. 3.35 bar devant 3.45 bar derrière et c’est parti! Évidement on fait les 10 km jusqu’au premier secteur à 40km/h comme d’habitude il faut s’échauffer avant d’attaquer Troisville. On s’arrête pour laisser passer le TER et je me place pour rentrer en premier dans le premier secteur qui est là devant mes yeux, et c’est parti le vélo vole au dessus des pavés, je suis hyper content de retrouver ces sensations qui m’avaient tellement manquées.

Quel bonheur, j’ai les jambes et le vélo qu’il faut, j’ai fait le choix de prendre mon Open avec un mono plateau de 44 dents et un cassette en 11-32, des pneus René Herse en 32 millimètres et des chambres à air en Latex sur mes Enve 4.5 SES AR. C’est probablement le meilleur combo sur lequel j’ai roulé Roubaix. Je passe les premiers secteurs sans problèmes, dans la bataille je devance mes compagnons de route. Jusqu’à ce que je tape l’arrière sur le secteur 25 – crevaison – je me mets sur le bas coté pour réparer, pas de problème j’ai tout ce qu’il faut. David me double pendant que je mets une nouvelle chambre et je repars de plus belle. Je rattrape une partie des participants qui m’ont doublé pendant cette pause imposée de 10 minutes. Je passe le premier ravito, il me reste a manger et de l’eau je trace. Puis quelques secteurs plus loin, rebelote, crevaison à l’arrière – ça a pincé à cause de la violence des pavés et aussi à cause de la fragilité de mon choix Pneus Extra lights et chambre à air en latex à prohiber la prochaine fois… Je croise les doigts pour que cela ne se reproduise plus car je n’ai plus de quoi réparer et la trouée d’Arenberg n’est pas encore bien loin…

Je remonte j’appuie pour essayer de rattraper le temps perdu. Il reste encore Xavier et Charly derrière moi. Je vois au loin la forêt se dresser devant moi, s’ouvrir avec cette grande structure métallique, j’ai le sourire jusqu’aux oreilles, ça y est on y est Paris Roubaix peut enfin commencer! J’entre dans la trouée un peu ralentis de par les bénévoles qui gèrent la circulation, j’ai cru à un moment à une déviation tellement il y en avait devant moi. J’accélère pour trouver une meilleure vitesse pour ce secteur 5 étoiles. Je fais 100 mètres et je crève de l’avant ET de l’arrière. Je n’ai plus de quoi réparer.

Tout se stoppe autour de moi, je suis frustré, déçu de devoir m’arrêter là alors que j’étais si bien.

Je coupe mon Wahoo après avoir essayé de trouver des chambres à air en vain autour de moi… Je mets mon vélo sur l’épaule, croise Louis Legon qui me prends en photo à ce moment là.

©Louis Legon

Je m’en veux d’avoir été si bête avec ces chambres à air en latex. Mais bon je ne peux en vouloir qu’à moi même. Je remonte au début du secteur pour tenter de trouver désespérément des chambres à airs – RIEN – LE NÉANT.

Je vois Angèle attaquer la trouée les mains dans les drops, et s’en aller. Je suis sans espoir, j’appelle David, Xavier, Charly personne ne décroche. Ils doivent tous être sur les pavés à ne pas pouvoir décrocher. Puis David et Xavier sont en Tubeless. C’est alors que je vois Charly, je l’appelle il s’arrête d’un coup, je lui explique la situation.

Il me sort une chambre à air, je répare l’une de mes deux crevaisons et nous partons à la recherche d’une seconde Chambre à air, je demande aux spectateurs s’ils peuvent me donner une chambre à air percée trouvée sur le bas coté, laissée par les autres malchanceux de la matinée. Les cyclistes défilent pendant que j’essaie de m’accrocher à la petite lueur d’espoir qu’il me reste.

Charly prends les deux chambres à air en butyle que l’on a glané et remonte la trouée en quête de rustines. Il revient 5 minutes plus tard avec une chambre à air qu’il a acheté à un tour opérateur à la sortie d’Arenberg.

Je suis SAUVÉ !

On est parmi les derniers participants à sortir de ce secteur pavés, le camion de fléchage est entrain de retirer les flèches du Challenge. Ça ne sent pas bon du tout, sachant qu’à Denain, les femmes partent pour le Paris Roubaix féminin ! On va devoir accélérer si on ne veut pas être arrêtés par l’organisation ou encore par la gendarmerie suite à la barrière horaire. Alors on repart de plus belle, on essaie de rester ensemble, j’attends Charly après les secteurs on se relaie puis après un secteur je ne le vois plus. J’attends un peu mais l’heure tourne et il faut que l’on arrive avant les femmes sinon c’est un Paris Roubaix qui tombe à l’eau…

J’avance je me dis que je le retrouverai au prochain stop. Sauf que je ne trouve pas le deuxième ravito alors j’avance je lui envoie un message à Charly, en lui disant que j’ai continué car pas trouvé ce fichu ravito qui m’aurait bien sauvé. J’étais désormais à poil : plus de chambres à air, plus de quoi manger, plus d’eau dans les bidons mais une furieuse envie de finir. Je rattrape bon nombre de participants, je suis plus serein encore avec mes chambres à air en butyl, alors j’appuie sur les pédales et remonte l’interminable file de participants.

Arrivé au dernier ravitaillement je préviens Charly de ma position, j’essaie de l’appeler il en décroche pas. J’englouti alors 2 bananes, 4 gaufres et un bidon. Je remplis mes bidons d’eau, je demande à Shimano une chambre à air « au cas ou » car je n’avais plus rien du tout en cas d’une sixième crevaison. Je passe les secteurs en sachant qu’il reste les plus costauds Camphin-en Pévèle et Carrefour de l’arbre.

Tout sourire sur Carrefour de l’Arbre

Je me cale derrière un peloton et je récupère un peu à l’abri. On passe le pont d’autoroute et on va a gauche, le secteur de Camphin en Peveles est là, j’appuie sur les pédales je passe au milieu, puis virage à droite je relance et là… SIXIÈME CREVAISON! J’avais eu du nez au dernier ravito quand même d’aller quémander à Shimano. Je répare assisté d’un spectateur, et je repars pour le carrefour de l’arbre. N’ayant plus d’autre chambre, je ne fait pas le casse-cou, je prends à droite sur les bordures au début du secteur puis au centre le dernier kilomètre. Ça passe, plus que 3 secteurs avant l’arrivée au vélodrome de Roubaix. Je me faufile et continue mon effort dernier secteur je vois un autre cycliste qui me titille pour les derniers 4 kilomètres. Il lance une attaque je le laisse devant les autres cyclistes attaquent puis quand j’arrive à son niveau, je lui fait signe de se caler derrière moi.

On récupère le peloton qui nous avait déposé dans la dernière bosse, on prends le dernier secteur aux abords du vélodrome, je passe en tête et entre premier au vélodrome, je regarde derrière moi, je sens qu’il veut jouer alors comme les pros on se lance dans un sprint final comme si on y jouait notre carrière.

Photo finish au vélodrome, je fais la queue pour ma médaille, que je n’aurai pas car pas assez de médailles pour tous les participants. Je suis déçu cette médaille n’est certes pas grand chose mais après cette édition de galères, j’aurai bien aimé l’avoir pour m’en rappeler. Je retrouve les copains et Angèle juste avant de voir l’arrivée des femmes. Une vraie journée en Enfer!

Je fais mes 170 kilomètres en 5h40, je perds presque 2h avec mes galères et mon arrêt au ravito, des PR sur tous les secteurs pavés sauf ceux ou j’ai crevé naturellement.

Merci Roubaix

Voici la premiere trace Strava :

Puis la seconde partie :

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