200 kilomètres en gravel… N’est-ce pas un poil trop? Mais non voyons…
On est début Avril, le beau temps s’installe tranquillement sur notre douce France, nous ressortons maillots manches courtes, cuissard courts… Mais il n’y a pas un dicton qui dit en avril ne te découvre pas d’un fil? Et bien pour la BAAM Gravel c’était le cas!
L’équipe de Mohawks, célèbre distributeur Français des plus belles marques premium s’est lancé dans un projet dingue, développer leur vélo gravel le nom : BAAM. De là ils ont aussi eu envie de developper une sortie exclusivement gravel avec deux parcours 100 km et 200km.
On est début Avril, le beau temps s’installe tranquillement sur notre douce France, nous ressortons maillots manches courtes, cuissards courts… Mais il n’y a pas un dicton qui dit en avril ne te découvre pas d’un fil? Et bien pour la BAAM Gravel c’était le cas!
Moi, sympa comme je suis je me dis aller, ça me mettra en forme pour la saison. J’accepte l’invitation et m’enregistre sur le 200 km. Ça va être cool, y a les copains, c’est roulant selon Nicolas de Mohawks qui a fait la map. Alors feu.

Sauf que depuis une semaine les températures ont chuté, il pleut, et plus ça va moins ça va. Je crains le pire, n’était pas assez préparé pour 200 kilomètres en gravel. Ça va être une boucherie.
À tel point que la veille de la course, je m’occupe de mettre des Panzers que j’ai acheté il y a presque 5 mois dans mes jantes. Les panzers, ce sont des mousses que l’on met dans le pneu et que l’on monte avec du tubeless pour éviter de flinguer ses jantes carbones quand le terrain est trop accidenté, on perd un peu en confort mais c’est mieux que d’exploser une jante Enve. Je graille chez Alexandre on check si tout est ok. On se quitte, le vélo est prêt. On sait qu’il fera frais mais on est prêt mentalement.
Au petit matin à 6h, mon vélo n’est pas trop dans le mood d’aller rouler.
Je sors de chez moi, je clipse mes pédales, la chaine se casse. Je n’ai pas fait 3 mètres que mon vélo m’envoie des signes de faiblesse. Il fait froid 0°C mais ressentis -5°C alors qu’au début de la semaine on était en court, on a perdu 20°C!
Bref je suis déjà à la bourre, je vais au point de rendez-vous en draisienne avec mon Open retrouver Alex, Seb, Yann et Nico pour aller en voiture au départ…
On charge les bikes, et on met les sièges chauffants direction Taverny chez Mohawks.
J’arrive, les copains se moquent déjà de moi, mais les deux Alexandre me sauve et m’installent une nouvelle chaîne toute neuve pour l’évènement. Il est 7h30 le brief est donné et le départ aussi. C’est parti pour 200 km de gravel par -5°C. Je me retrouve avec Alexandre Jacque en tête, le bougre il veut faire un temps alors que moi mon objectif est juste de finir. Quelques vingtaine de kilomètres plus tard, je le perds et j’attends Quentin Kurc qui est avec un autre Alexandre (décidément, à croire qu’il n’y a que des Alexandre dans le milieu du vélo).

On fait la route ensemble, on arrive aux abords de Chantilly, la route tracée nous fait passer par un chemin équestre sauf qu’on se fait rembarrer par les cavaliers et on récupère alors une route alternative tant dis qu’au loin on voit Alex pousser son vélo et courir à côté. On arrive à Chantilly et son château, pour le premier check point. C’est un peu plus loin que l’on roulera alors ensemble tous les quatre jusqu’à ce que je me trompe de single track dans la forêt de Carnelle. Je récupère alors Alexandre Léger qui fait le parcours sans GPS. Du coup on forme un binôme pendant que les deux devant se tirent la bourre. Puis arrivé à Nesle la vallée, je n’ai plus d’eau Alex me file un bidon, il m’a littéralement sauvé, ca avance sur un chemin entre les champs puis ça tourne sec à gauche je continue, une fois la partie gravel terminée, je me retourne et je ne le vois plus! (Le sale coup que je viens de faire… le mec me file de l’eau et je le largue, à mes dépens !)

Dernier passage un peu difficile dans la forêt avant le second check point chez Wladimir notre prof / apiculteur / rock star préféré du club. Je me fait alors rattrapé par David Hamou et Alexandre qui le suivait sûrement en train de pester sur mon dos après le sale coup d’avant. Mais bon, je présente mes excuses et on se dit qu’on ne se quittera plus! On mange comme 4 chez Wladimir et on repart.
FAUX DEPART j’ai perdu de l’air à l’arrière je regonfle et on se fait récupérer par d’autres participants. Plus on est de fous, plus on rit. Le vent est encore plus fort et le froid est toujours aussi saisissant même à travers nos vêtements d’hiver. Ça grimpe pas mal et mon plateau de 44 dents n’est clairement pas la bonne option même si j’ai du 44 à l’arrière. Je suis collé dans les montées. Direction le troisième check point à La Roche Guyon, la boulangerie est le dernier spot pour choper à manger avant de regagner Taverny. On grimpe des escaliers et on arrive sur probablement la plus jolie partie du parcours. Un single track sur les hauteurs où l’on domine la Seine et où la vue est imprenable sur la région.

Certes un peu technique pour le non technicien que je suis mais ça passe. On récupère David avec Alexandre un peu plus tard et on s’enfonce alors dans la forêt de Galluis. Le moral était déjà pas bien haut après 130 km et le froid mais quand on a vu les ornières gorgées d’eau stagnantes on a vite sombré. Pied à terre, on essaie de repartir, je tords ma chaîne. Saoulé, je coupe par la route, je n’ai plus de patience il reste encore des bornes avant Taverny. Le soleil brille mais le moral est en berne tout comme ma chaîne qui ne fait que me faire dérailler. Je m’arrête et tente de la redresser avec mon dynaplug.
Mission réussie, je refais alors le parcours en passant par la route pour récupérer le QG de Mohawks avec Alex avec comme seul objectif rentrer au chaud et ce le plus rapidement possible. On traverse les grandes villes, on arrive à Pontoise et là… En pensant gagner du temps, on passe sur la piste cyclable qui n’était pas encore totalement goudronnée. Je tape la roue avant sur une plaque d’égout, je déchire mon pneu, j’essaie tant bien que mal de réparer avec des mèches du dynaplug, après tout il m’a sauvé une fois pourquoi pas deux?

Impossible de réparer je suis à 185 km et 2300m de dénivelé alors que la map prévoyait 1900m à l’arrivée. Je suis dégouté, je dis à Alex de tracer et que je vais trouver une solution. Rien, pas d’option. J’appelle alors Alex Kaluzny à la rescousse qui avait fait le parcours du 100km (j’aurai probablement dû faire de même!) Alex vient me chercher avec son utilitaire, on charge le vélo à l’arrière, après avoir patienté et pesté contre moi-même dans le vent glacial. Je monte en voiture, le chauffage a 25°C, je revis, j’arrive chez Mohawks en riant jaune avec un bon plat chaud devant moi. Je suis vidé, fatigué, pâle comme un linge, je n’ai plus de force mais heureux d’avoir vécu cette expérience.
Un grand merci à toute l’équipe de Mohawks pour ce souvenir qui restera gravé dans ma mémoire à jamais.
La map des 185 km de l’enfer :